Histoire de la FOF

Les débuts de l’orthophonie

Dans les années 60, l’orthophonie existe depuis une trentaine d’années et la profession s’organise. Les rééducateurs formés par et sous l’égide de Suzanne BOREL-MAISONNY cherchent à réglementer la profession d’orthophoniste. Elle crée en 1959 le SNO, Syndicat National des Orthophonistes, qui deviendra la FNO (Fédération Nationale des Orthophonistes).
Les formations sont diverses et mettent l’accent sur tel ou tel aspect de la rééducation de la voix, de la parole ou du langage. Suivant les lieux et les cas, les actes de certains praticiens sont déjà remboursés par la Sécurité Sociale.

Le Certificat de Capacité d’Orthophoniste

Tous les professionnels manifestent une volonté très grande d’aboutir à un diplôme reconnu qui officialiserait ce métier nouveau. La loi du 10 juillet 1964 donne un statut légal aux orthophonistes et le « Certificat de Capacité d’Orthophoniste » est créé en 1966.
Pendant tout ce travail d’élaboration des textes organiques, le Syndicat National des Orthophonistes prône essentiellement la technicité de la profession.
Seul syndicat professionnel d’orthophonistes constitué à l’époque, le SNO refuse que soient pris en compte divers diplômes pour l’attribution du titre d’orthophoniste par la « Commission de Qualification » qui se met en place, dont :

  • Les formations de Rééducateurs de la Dyslexie, Dysorthographie, Dyscalculie assurées sous la responsabilité de Claude CHASSAGNY à Paris, de Georges FRONSACQ à Strasbourg ou Roger MUCCHIELLI à Nantes.
  • Le diplôme de « Technicien Spécialisé en Rééducation Orthophonique » délivré par l’Institut de Psychologie Appliquée et d’Hygiène Mentale de l’Université de Clermont-Ferrand, formation assurée par le docteur DOUSSINET, psychiatre.

La création d’autres syndicats

A la suite de ce refus, ces praticiens formés à Clermont-Ferrand créent en 1964 le Syndicat National Indépendant des Orthophonistes (SNIO). Ils obtiennent gain de cause : le diplôme de Clermont-Ferrand est reconnu (arrêté du 15 avril 1966) et un représentant de ce syndicat siège au sein de la « Commission de Qualification » afin que tous les professionnels soient représentés, informés et défendus. Beaucoup de praticiens qui n’arrivent pas à se faire entendre par le SNO les rejoignent. D’emblée, à côté de la technicité nécessaire à l’exercice de notre profession, l’accent est mis sur la relation thérapeutique qui lie le rééducateur à son patient.
De leur côté, instruits par l’exemple, et en bonne entente avec le SNIO, les Rééducateurs de Dyslexie, se constituent eux aussi en syndicat : le SNRD (Syndicat National des Rééducateurs de Dyslexie).
Son action conduit à la reconnaissance des formations de Rééducateurs de Dyslexie (arrêté du 1er juillet 1965) et également à la nomination d’un représentant à la « Commission de Qualification ».
La première raison d’être de ces deux nouveaux syndicats, SNIO et SNRD, dont sera issue la FOF, a été la défense des professionnels et de leur droit d’exercice, de façon à ce que les objectifs et les idéaux de tous les pionniers de l’orthophonie puissent s’inscrire dans la réalité de la loi.
En 1968, certains syndicats interdépartementaux se regroupent autour du SNIO pour former une fédération. C’est ainsi que le 4 février 1968 le SNIO prend le nom de Fédération Nationale Unifiée des Orthophonistes (FNUO).
La loi du 15 juin 1971 inclut désormais les rééducateurs de dyslexie dans la profession d’orthophoniste. L’arrêté du 28 octobre 1971 autorise les rééducateurs de dyslexie à exercer la profession d’orthophoniste dans leur compétence particulière.

LA FOF

FNUO et SNRD ont la même raison d’être et leurs principes fondamentaux sont les mêmes. Les deux syndicats unissent leurs talents et leur expérience déjà longue, au service de la profession et des professionnels, et mettent en commun leur volonté de faire reconnaître tous les courants de pensée et de recherches qui avaient conduit à la création de l’orthophonie.
Le 31 mai 1975 ils créent la Fédération des Orthophonistes de France (FOF).
Avec la FOF naissent le Bulletin, les commissions (Exercice Libéral et Exercice Salarié) et des Syndicats Régionaux. Chaque syndicat régional est adhérent à la FOF, qui est ainsi une Fédération de syndicats professionnels d’orthophonistes.
La FOF trouve son origine et son originalité dans ce parcours singulier.