Un cadre professionnel et syndical
Chaque profession a besoin d’un cadre social et juridique, garant des pratiques de ses professionnels. La Fédération des Orthophonistes de France a toujours opté pour un exercice professionnel responsable et défend une approche singulière des patients basée sur la pluralité des références théoriques.
Promouvoir le soin
L’orthophoniste reçoit des personnes et non une pathologie. La Fédération des Orthophonistes de France refuse de figer les patients dans une analyse comptable de leurs déficits. Nous nous référons pour cela à un double postulat : le langage est constitutif de l’être humain, et n’est pas un simple instrument à maîtriser. Le patient ne peut donc être réduit à une somme de fonctions. Les orthophonistes de la FOF font vivre des pratiques diverses du métier, avec une approche toujours singulière : c’est dans la rencontre avec chaque patient que peut s’élaborer un chemin forcément unique.
Le poids des contraintes comptables et gestionnaires aboutit à des conceptions réductrices du langage et de la prise en charge de ses troubles. Le risque est de nous voir imposer une visée normative et réductrice du langage au détriment de la prise en compte de la souffrance du patient. L’orthophoniste sait répondre de ses actes et de ses choix autrement que sur le seul plan de la quantification.
La FOF permet la résistance à l’effritement de la notion de soin en orthophonie.
Après le « Manifeste pour une Orthophonie de Soins » écrit en 2001 et au contenu toujours actuel, la FOF et les associations qui ont soutenu ce manifeste ont rédigé en 2004 une actualisation de ce texte :« Quels soins demain en orthophonie? »
Réfléchir
La liberté de se référer à la théorie et de penser la pratique clinique dans le domaine des pathologies du langage est de plus en plus limitée, par la mise à l’écart de l’apport des sciences humaines et sociales.
Or, l’orthophoniste fonde sa pratique sur la prise en compte des multiples dimensions des concepts de langage, de langue et de parole.
Pour la FOF, l’enjeu est que les orthophonistes continuent à puiser outils et informations parmi les approches théoriques variées pour fonder leur pratique, adaptée à chaque patient.
La FOF entend susciter une recherche créative, nourrie de diverses références théoriques.
La FOF propose des journées d’études nationales ou en régions qui réunissent des professionnels d’horizons variés et donnent lieu à des publications.
Le Comité de Recherche Théorique et Clinique, société savante de la FOF, organise des conférences et publie des ouvrages de référence.
Informer et accompagner
La Fédération des Orthophonistes de France est aux côtés des professionnels et étudiants tout au long de leur parcours.
La FOF relaie auprès de ses adhérents les décrets parus au Journal Officiel, les changements liés au cadre d’exercice, les avenants à la Convention professionnelle, ainsi que toutes les informations relatives à la profession dans tous ses modes d’exercice. Elle diffuse sans restriction l’information sur le site web de la fédération ainsi que sur les sites et blogs régionaux.
La FOF répond aux questions des orthophonistes et étudiants en orthophonie concernant le cadre légal d’exercice. La commission exercice salarié et la commission exercice libéral apportent une aide à la rédaction de contrats, des conseils individualisés et des informations professionnelles.
La FOF édite un périodique « Le Bulletin de la FOF », destiné à tous ses adhérents. Chacune, chacun est invité à s’y exprimer.
Outre Le Bulletin de la FOF et l’information sur le site, la FOF propose des formations en régions, des groupes cliniques et des groupes de réflexion.
S’engager
La Fédération des Orthophonistes de France s’implique dans les débats et combats sociétaux et professionnels actuels. Vigilante, la FOF résiste activement aux menaces de déconstruction de notre métier et du système de santé. Elle continue de défendre les salariés et la profession toute entière dans ses deux modes d’exercice : un diplôme unique pour les orthophonistes, une formation initiale théorique et clinique de qualité pour les étudiants.
La FOF considère que la finalité de la Formation initiale n’est pas de former des futurs professionnels standardisés. Faire croire qu’il existe des modèles de pratique est une illusion qui, au contact des patients, risque de devenir une « désillusion ». Un des enjeux de la formation initiale consiste à promouvoir une curiosité face à la complexité des troubles du langage, et à ne pas enfermer les futurs orthophonistes dans des savoirs figés.
La FOF a défendu, lors de la réingénierie du Certificat de Capacité d’Orthophoniste, une conception des études où s’articulent la réflexion sur la relation de soin, l’appropriation des diverses pratiques professionnelles, la clinique et les connaissances théoriques. Ces dernières sont issues des différents courants qui participent à l’élaboration des savoirs dans les champs qui concernent le langage.
Défendre
Malgré des besoins importants en matière de soins orthophoniques, on assiste à une désertification et à un non-renouvellement des postes salariés dans la fonction publique comme dans le secteur médico-social. La non-reconnaissance du niveau d’études, la volonté de diminuer le nombre des fonctionnaires, les modifications dans l’organisation du système de santé accentuent les difficultés de recrutement et pénalisent le travail au sein des équipes pluridisciplinaires. De ce fait, notre métier/notre expertise devient méconnue des autres professionnels et de ceux qui la prescrivent.
La FOF, engagée avec l’intersyndicale depuis 2012, participe activement à ce combat contre la désertification des postes hospitaliers qui entraîne la destruction du travail pluridisciplinaire pourtant apprécié, efficient et rôdé. Cette désertification induit également une perte de lieux de stages et donc de lieux de formation pour les futurs orthophonistes qui ont de moins en moins accès à ce travail spécifique.
La FOF insiste sur la spécificité du travail salarié. Grâce à son cadre, la pratique institutionnelle et hospitalière est indispensable, par la réflexion clinique interdisciplinaire et l’expérience de l’orthophoniste dans son domaine d’intervention.
C’est pourquoi, la FOF, avec l’intersyndicale des orthophonistes, défend le maintien et le développement des postes dans tous les domaines de consultation.
La FOF, en lien avec les associations partenaires, se bat aussi souvent que nécessaire et par tous moyens : écrits, forums, rencontres avec les ministères, démarches auprès des différentes instances, manifestations et grève… La FOF lutte contre la hiérarchisation et la mise en concurrence des territoires, des professionnels, des patients et contre la destruction de notre système de santé solidaire.
La FOF défend une alternative responsable, face aux injonctions de soins et aux demandes toujours plus pressantes des nouveaux cadres du handicap et de la santé, pour garder dans notre métier le libre choix de nos références théoriques, de formations et de nos outils, dans le cadre des différents textes qui le régissent.
La FOF veille à rester vigilante quant au risque de glissement des recommandations de bonne pratiques, voire à l’obligation de la meilleure pratique et enfin à l’obligation d’une seule pratique possible.
La FOF s’attache à défendre une formation initiale de qualité, mais aussi une formation continue diversifiée avec des références théoriques plurielles et la prise en compte des différents champs du langage.
La FOF questionne les critères de référencement des formations.
La FOF veut soutenir les préoccupations des professionnels sur le terrain dans la clinique, elle se place dans une visée non-normative des pratiques et vise à garantir aux professionnels de demain, la transmission (gravement menacée par la pénurie de maîtres de stages), de nos références plurielles, des valeurs de créativité et d’initiative de notre métier depuis ses origines.